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Photo du rédacteurCélia Fontaine

Fragrances animales

Dernière mise à jour : 14 févr. 2021

Fragrance :"Odeur agréablement parfumée émise par des plantes, des fleurs, un environnement ou des produits chimiques . Emanation agréable d'une substance naturelle ou artificielle comparable à un parfum ou à une senteur." Partons ensemble à la découverte des plaisirs insoupçonnés qui consistent à "respirer, voire parfois s'enivrer des fragrances" des animaux qui nous entourent.


La nature ne m'ayant pas gâtée au niveau de la vue (je suis une ancienne myope opérée au laser) et de l'ouïe (j'ai perdu de précieuses cellules ciliées de l'oreille interne à l'époque où je prenais des cours de danse avec un volume sonore dépassant allègrement les 100 décibels), il semblerait qu'une compensation par l'odorat se soit mise en place en ce qui me concerne, me rendant particulièrement sensibles aux odeurs .

Et s'il y a des parfums qui m'enchantent vraiment, ce sont bien ceux de la nature, et en particulier ceux de nos amis animaux.


"Ca sent le poney"... Tant mieux!


Une expression populaire et plutôt malvenue cherche à nous faire croire qu'une pièce ou une personne qui a une haleine de poney, sent plutôt mauvais. Pourquoi tant d'hostilité à l'encontre d'une odeur qui peut se révéler très réconfortante et agréable, placée dans son contexte?


La première rencontre de l'enfant avec le cheval se fait en général auprès des poneys. Difficile de ne pas remarquer le petit cocktail olfactif qui se dégage de l'environnement immédiat du petit quadrupède, mais entendons-nous pour autant l'enfant s'exclamer, d'un air dégoûté que cela sent mauvais? Sauf si l'écurie n'est pas entretenue, et dans ce cas l'odeur des crottins et de l'ammoniaque peut s'avérer très incommodante, les équidés disposant de lieux de vie conformes à leurs besoins ne dégagent aucune odeur désagréable. C'est lorsque l'on se penche vers eux pour les panser, les soigner, les nourrir, que la magie opère...


Si le cheval vient de manger quelques brins d'herbe et se met à bailler près de vous, ou cherche à vous "groomer" comme si vous étiez un partenaire qu'il estime, vous apprécierez une douce note de tête de chlorophylle fraîche, suivie peut-être d'une plus lointaine note de coeur d'avoine ou de carotte caramélisée, de grains, pour enfin percevoir une note de fond de musc, sublimée par la chaleur de la bouche. Non, une haleine de poney n'est pas repoussante, bien au contraire.


Tout en brossant la robe soyeuse du poney ou du cheval, en fonction de la chaleur et de l'état de l'animal, il est possible de s'enivrer de son parfum boisé : l'espace offert par l'encolure invite à y poser la tête, fermer les yeux pour mieux se gorger de la douceur réconfortante, presque maternante, de cette odeur équine difficile à décrire. Synchronisez votre respiration avec celle de votre cheval, et goûtez à ce bonheur indicible de l'instant présent. Un coeur à coeur avec l'Univers.





Le foin du ventre des chats


Un matin de printemps, les oiseaux s'égosillent dans l'aube naissante, le chat qui a vagabondé toute la nuit revient se lover contre vous en passant par la fenêtre restée ouverte. Avec le déclenchement du ronronnement, un irrésistible besoin d'enfouir le visage dans la fourrure du petit félin se fait sentir.


Herbe fraîchement coupée, foin, paille, quelques effluves fleuries, trèfle, humus et mousse des bois.., c'est un parfum à la fois frais et poudré, tiède et caressant, aux accents de liberté qui s'offre à vous en guise de réveil matinal. Le chat nous emmène en voyage olfactif sans avoir à bouger de son lit. Un brin de toilette s'impose. La langue râpeuse qui parcourt méticuleusement le pelage déjà lustré, parfaitement propre, nettoie, purifie, sans pour autant retirer totalement les notes fraîches et aqueuses.





Les coussinets des chiens


L'avez-vous remarqué, les coussinets des chiens sentent un peu les chaussettes, mais contrairement aux odeurs de pieds humains, celles de canidés ne sont pas repoussantes...


La preuve, ces planches extraites de la bande dessinée "Comme une bête (ou comment je suis devenu végératien)" de Cédric Taling (éditions. rue de l'Echiquier).




Les coussinets ne sont pas les seules parties parfumées du chien. Leur tête ou leur haleine peut s'avérer douce, à condition bien sûr que l'animal ait une bonne hygiène bucco-dentaire.


De manière générale, les odeurs permettent de savoir assez rapidement si quelque chose ne va pas chez l'animal. Une mauvaise odeur (outre le fait de s'être roulé dans une charogne ou d'avoir avalé un plat peu ragoûtant) sont souvent signe de maladie ou de dysfonctionnement. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que certains chiens ont été entraînés à déceler certaines maladies, leur odorat plus fin que le nôtre leur permettant d'exercer ce talent mieux que nous.


Le miel du dos des petits rats


Il faut l'avoir vécu pour le comprendre. Prendre un rat entre ses mains peut répugner ou effrayer certains, et pourtant... Que de douceur dans ce petit rongeur souffrant d'une injuste mauvaise réputation! Comme le chat, le rat est un animal admirablement propre, pour peu que l'on prenne soin de son environnement. Il passe son temps à faire sa toilette.


J'ai toujours eu des rats mâles. J'ignore si leur odeur est plus marquée que celle des femelles, mais elle n'a en tous car rien à voir avec celle des furets! C'est au niveau du dos, entre les omoplates, qu'il faut plonger son nez pour s'enivrer de leur odeur délicieuse.


Aucun doute, les rats sentent le miel. Une odeur suave, sucrée et musquée à la fois, qui rappelle un bonbon caramélisé au beurre salé avec une touche de cannelle et de noisette, voire de pain d'épices! Le tout est loin d'être écoeurant, au contraire, il s'agit d'une fragrance addictive, qui donne envie d'y revenir encore et encore... Les personnes vivant avec ces petits rongeurs connaissent bien cette drogue particulière, certaines avouant "sniffer" régulièrement le poil de leur petit compagnon à moustaches.





Sommes-nous fous pour autant? Pourquoi les amoureux des animaux aiment-ils tellement leurs odeurs?


Le cerveau et les odeurs


Des scientifiques à l'origine d'une étude datant de 2013 ont constaté une plus grande activité cérébrale associée à des stimuli olfactifs (tels que l'odeur d'une rose) qu'à des stimuli visuels (comme la vue d'une rose).


Le nez est en effet le seul organe des sens en prise directe avec le cerveau. La preuve, ce dernier réagit 100 fois plus vite à une odeur qu’à la sensation de brûlure. Les odeurs sont décodées par les amygdales, qui fonctionnent en liaison avec une autre structure du cerveau, l’hippocampe. Quand il y a une odeur de gaz qui peut s'avérer dangereuse, le système d'alerte olfactif se met tout de suite en route pour que nous agissions.


Les odeurs peuvent aussi instantanément nous ramener dans notre passé en activant notre mémoire olfactive (la fameuse madeleine de Proust). Là c'est le bulbe olfactif et l’hypothalamus, véritable usine à hormones de notre organisme qui sont concernés. Les neuroscientifiques suggèrent que cette connexion physique étroite entre les régions du cerveau liées à la mémoire, aux émotions et à l'odorat pourrait expliquer pourquoi le cerveau de l'être humain apprend à associer les odeurs à certains souvenirs émotionnels.


L'olfaction est aussi culturelle


Notre nez est composé de 400 récepteurs olfactifs qui peuvent avoir plus d’un million de variations génétiques selon les individus. C'est pourquoi nous n'avons pas tous la même perception des odeurs, en raison de la répartition des acides aminés dans nos gènes, responsable de ces variations au niveau du nez.


Mais les odeurs seraient également perçues, appréciées et mémorisées de façons différentes en fonction de notre culture, selon certaines études.


En effet, dès les premières minutes qui suivent la naissance, voire avant, le système olfactif est exposé à de nombreuses stimulations. Cette expérience culturelle précoce influerait sur nos préférences futures et sur notre perception des odeurs.


Ce qui pourrait expliquer pourquoi certaines personnes seront bien plus sensibles aux odeurs animales que d'autres, en fonction des souvenirs qui y sont rattachés.







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1 Comment


Bonjour.

Je découvre votre site, et votre article, et j'dore. Je suis d'accord, avec votre analyse, sur le fait, que vous ayez, le sens de l'odorat, plus développé, que les autres, qui ont été mal menés, si j'ai bien compris.


Je crois beaucoup, à ce sens là, moi aussi, je regrette, qu'approchant la soixantaine, je remarque, enfin, il me semble, qu'il soit moins affuté, il me semble, qu'il ne l'était enfant.


A cette époque, quand nous allions à la mer, à Une quarantaine de kilomètres, en arrivant, il me allait ouvrir la vitre de la voiture, et je sentais, l'odeur de l'iode, et j'adirais ça...


Aujourd'hui, c'est limite, si marchant sur la plage, je la sens, comment celà, est …


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